mercredi 11 avril 2018

Article | Fabien Legendre, notre agriculteur

Nombreux d'entre vous souhaiteraient en savoir plus sur notre agriculteur Fabien Legendre.
Un article lui a notamment été consacré dans Le Parisien, en juillet 2010. C'est vous dire que son engagement ne date pas d'hier !


"A un kilomètre du village de Mérobert, le hameau d'Aubray se détache au milieu des champs. C'est ici que Fabien Legendre, 28 ans, a grandi. Ici aussi qu'avant lui son père, son grand-père et son arrière-grand-père ont travaillé la terre.
Sous un hangar, près du joli corps de ferme familial, la moissonneuse-batteuse s'apprête à se mettre en branle pour récolter « le fruit d'un an de travail ». « C'est la troisième moiss'bat' qu'on a depuis que je suis petit, confie Fabien. C'est l'une des plus grosses que l'on puisse trouver. » Il ne se souvient pas de la première fois qu'il en a conduit une. « Je devais avoir 10 ans. Avant, je grimpais dessus, je jouais à cache-cache… »

S'il donnait un coup de main à chaque moisson, Fabien n'a jamais vraiment pensé reprendre l'exploitation familiale qui s'étale sur 400 ha. « Mes parents ne nous ont jamais poussés. » Son frère est devenu architecte. Sa sœur travaille dans la restauration d'œuvres d'art. Lui aussi a commencé par creuser son sillon ailleurs. Il est parti très tôt de la ferme familiale, a vécu à Paris, a étudié à Genève (Suisse) et s'est retrouvé à 25 ans dans la peau d'un architecte-paysagiste. Il décroche des marchés publics, dessine des places, des jardins, des rues… Ça a duré deux ans. « Je me suis rendu compte que rester sur une chaise devant un ordinateur, ce n'était pas pour moi. »

Le déclic survient lors d'un séjour en Irlande en visitant une ferme écologiquement à la pointe. En 2009, il rentre à la maison. « Un retour aux sources », résume ce jeune chef d'exploitation. Dans sa besace, Fabien ramène un projet de maraîchage bio qu'il compte lancer cet automne. Son rêve : ouvrir les portes de la ferme et fournir régulièrement des paniers de légumes bio aux habitants du secteur. Se lancer dans le bio quand on est un fils de céréalier conventionnel peut s'apparenter à une petite révolution culturelle. « Mon père est ouvert au changement », note-t-il sans nier que la cohabitation père-fils peut générer quelques tensions passagères. Son père sera officiellement à la retraite l'an prochain. « Mais pendant trois ans, ce sera encore lui le moteur. »


En attendant, le jeune homme assimile tout ce qu'il faut pour devenir un bon agriculteur, « le plus beau métier du monde » : la mécanique, les avancées techniques, l'électrique, la météo, les traitements mais aussi l'administratif ou la comptabilité (pour l'instant gérés par sa mère et sa tante) et les 1001 choses qu'il faut encore savoir maîtriser. La liste donne le tournis. Lui en sourit. « Je pense qu'on a ça dans le sang ou qu'on l'a pas. »

L'évolution du métier paraît incertaine. Il acquiesce mais lâche : « Il faut avoir peur pour avancer ». Et il s'imagine, dans quinze ou vingt ans, employant un maximum de monde à la ferme, misant sur la diversification et la transformation de ses produits. « J'aime l'idée de mêler méthodes de culture ancestrales et nouvelles technologies. »
Source: http://www.leparisien.fr/essonne-91/le-retour-a-la-terre-de-fabien-legendre-13-07-2010-998976.php